Démarche artistique

La vie des couples m’intéresse
Dans le concept de Sous la dentelle, l’écriture de mes textes est la résultante d’expériences nombreuses, d’observations multiples et diverses : Des Amours blessées qui trouvent leur guérison sur des plages lointaines. De femmes trompées qui ont le courage des révoltes et malgré tout l’amour de la vie. D’enfants abandonnés et d’adolescents traqués qui ruent dans les brancards. J’aspire à une compréhension de la vie actuelle et compliquée, je fais appel à la beauté des êtres et privilégie l’autonomie dans les rapports hommes-femmes. Mes sources d’inspirations se nourrissent des lectures relatant les nombreuses expériences des couples, célèbres ou non, modernes ou classiques : Richard Burton/Élizabeth Taylor, Michel Chartrand/Simone Monet, Roméo et Juliette, Titus et Bérénice, Cléopâtre et Jules César, Cléopâtre et Antoine, Thomas Dufresne/Victoire Du Sault. Je scrute leur intimité, revis peines et chagrins passagers, difficultés d’adaptation ou lourdes conséquences de l’échec amoureux. Tous les modèles sont exploités : L’amour mère-enfant (Petit homme), l’amour amant-maîtresse (Mes beaux dimanches), l’amour du métier (Catherine de Russie).
Je cherche à recréer cette ambiance chaleureuse qui nous rapproche de ces êtres jusqu’au cœur, là où se cachent les beaux sentiments et je transpose en rimes et quatrains toute la poésie que ces histoires m’inspirent.

Molière, l’amour du métier
Théâtre mes amours. Plus léger comme approche, les extraits du Malade imaginaire joués par M. George qui tient à la vie par un fil, retrace à travers ses souvenir, un métier qu’il a aimé plus que sa propre vie et qui s’est dépensé sans compter afin de fabriquer cet acteur célèbre qu’il est devenu, consacrant ainsi toute sa vie au Théâtre :  «… Ah Rosette, quelle vie n’avons-nous pas menée… » Son talent, sa santé, complètement dédiés à l’œuvre d’un des plus grands auteurs classiques de la dramaturgie francophone : Molière. Sa femme trompée, sa maîtresse Émilie : « …Cette femme que j’aimais aura influencé toute ma vie…» Ses récits plus qu’amplifiés, la gloire, la déroute, la vieillesse. Chacun des pans de sa vie est chargé d’émotions et rempli d’amour du métier. Même vieux, même malade, même mourant, M. George joue, joue sa vie, joue sa mort. 

L’amour au travail
Secrétaires particulières.  « Bande dessinée animée » pour adultes, sur fond farfelu et grossi de façon caricaturale: La vie moderne et compliquée est constamment mise en lumière dans le brouhaha du 9 à 5 du bureau d’avocats de Me. Charles. Situé quelque part entre la vérité et le coté absurde de la vie, la dérive du bon sens donne un coté joufflu à l’action. L’amour toujours l’amour, sous toutes ses formes.
L’amour au travail : « …Ne m’en veux pas Emmanuelle/Je ne sais pas ce qui m’a pris…»  La proximité des échanges, le travail qui presse : «…taper, retaper/retaper, taper/On doit pédaler, et servir le café…» La jalousie des secrétaires qui sont en manque de confiance : «… Moi je veux être son bras droit/Moi je suis déjà sa conseillère…» Les avocats concernés par leurs performances à la cour :
«… L’argent c’est sûr, n’a pas d’odeur/Il faut défendre l’orphelin/Les cas de viol, les cas d’inceste…» Les causes toutes aussi farfelues que graves : «…Oui, votre honneur, je vous le dit/Il faut refaire la chirurgie/Remettre les choses à la bonne place/Polir les coins et la surface…» Les riches, les pauvres, tous font appel à leurs talents : «…Monsieur le juge, monsieur Chouinard  a le moral à terre/Le portefeuille et la marge de crédit/Dans le dalot, ben proche du cimetière/ La mort dans l’âme et la galette aplatie…» Les relations au travail sont passées au peigne fin, l’amour n’est pas toujours sincère : «…Viens donc chez moi après l’bureau/ On va se faire un p’tit gogo…»
Délicat à certains moments le scénario vacille entre vérité, poésie, folie, détresse et caricature.

L’amour tout court
Quel temps fait-il dans ma mémoire? Les souvenirs de l’auteure, d’une époque, puisés à même les années 70 : Le Flower Power. L’amour des amis, de la poésie, de la musique, des personnages qui ont meublé mes scénarios, ne distinguant  pas la fiction de la réalité : Clin d’œil à l’époque. La recherche du  paradis par le retour à la terre et la liberté qu’elle nous promet : «…J’ai des souvenirs qui me font rougir…»  L’amour désordonné : «…De grandes nostalgies qui m’font mentir…» La nostalgie heureuse des robes à fleurs, des chandelles partout, du patchouli qui embaumait. Remettre en mémoire les villes et les cafés, les bars et les hôtels qui ont recueilli nos propos débridés d’une jeunesse en mal de changer le monde. Le goût d’aller voir ailleurs est bien ressenti dans le texte Nostalgies :
« …Ailleurs, toujours/C’est toujours pareil/ Puis aller plus loin/toujours plus loin /Sur la route inconnue…» 
Portrait d’une époque.